Le nouveau Dantec

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Et voilà, le nouveau Gédéon est sorti en janvier 2009!! A la base je l'ai acheté pour la St Valentin de ma krokette. Mais trop curieuse, je l'ai lu dans les jours qui ont suivis et terminer en 3 jours.

Bref résumé :
France. De nos jours. Braquage d’une poste en banlieue sud de Paris. Efficace. Millimétré. C’est le dernier larcin commis par le narrateur et sa compagne, Karen, fugitifs échappés d’un « centre de regroupement » où sont parqués les porteurs d’un « neurovirus génétique », le syndrome de Shiron-Aldiss, qui leur permet des « états augmentés » considérés comme psychogènes par les autorités. D’où un marquage spécial de ces citoyens. Dans le même temps, dans la station Mir en déroute, trois cosmonautes sont en perdition avec à bord un passager inattendu, Albert Ayler, fantôme d’un saxophoniste mort en 1970. A l’autre bout de la chaîne, Karen et le narrateur sont les seuls témoins de cette mystérieuse apparition qu’ils partagent même au cours de crises auto-stimulées provoquée par le neurovirus. Ayler explique à Karen qu’il est un ange en pénitence dans les limbes, qui trouvera sa rédemption grâce au sauvetage de la station Mir. La fuite des héros continue : Maroc, Afrique Noire, Abidjan. Cette nouvelle alliance agit dans les deux sens : grâce à Ayler, Karen se retrouve dotée de pouvoirs surnaturels. En échange de ses dons, elle accepte le sacrifice à venir…

Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute est en fait une nouvelle qu'il avait écrite avant 2001 pour figurer dans un recueil de nouvelles. Or celui-ci n'a jamais vu le jour et Maurice G. Dantec n'avait d'ailleurs pas fini d'écrire sa nouvelle. Ce n'est que récemment qu'il l'a reprise et complétée, à l'initiative en effet de son éditeur. Voir le site E-Déo .
Dantec renoue (enfin!) avec la veine romanesque, et nous plonge dans une cavale angoissante au rythme d'une musique de jazz... Mélangeant métaphysique, polar et science-fiction, il bascule perpétuellement entre le réel et l'imaginaire et réussit une fois de plus à créer de vrais héros de fiction (comme on les aime, avec leur grande gueule, leurs bagarres sanglantes et leur cœur tendre). Malheureusement, j'ai trouvé l'intrigue un peu courte : alors que le début est palpitant, on ne comprend pas trop pourquoi au milieu du roman nos évadés justiciers ("qui volent l'état qui essayait de leur voler leurs vies"...) se retrouvent à communiquer avec un jazzman perdu sur une station spatiale... J'ai un peu eu la sensation que Dantec a fait se croiser deux histoires sans en approfondir aucune. La chute aussi m'a un peu déçue, elle n'apporte aucune explication à tout ce qu'il a mis en place.
”12 ans plus tard” Maurice tombe sur son vieux manuscrit. “David Kersan le lut, et parvint à me convaincre que sa publication pourrait ne pas être inutile.” Bel euphémisme… Dantec laisse filer sa plume (ses doigts sur le clavier) et l’histoire est terminée. Il faut croire que le romancier ne devait pas avoir beaucoup de temps. Le début du livre (les 150 premières pages peut-être) est cohérent : l’auteur prend le temps de camper son action, déroule une à une les étapes de l’intrigue, esquisse même une critique sociale (au niveau de l’enfermement, de la prise en charge des maladies psychiatriques, etc). Puis après moultes bagarres, le thriller crève, avorte : l’intrigue est dénouée en quatre pages, en aussi peu de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Voir le blog de The Dude .

Félicitations pour le titre tout de même, que je trouve très poétique !

J'attends vos avis.

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