Mot-clé - Maurice G. Dantec

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vendredi, 20 février 2009

Le nouveau Dantec

dantec

Et voilà, le nouveau Gédéon est sorti en janvier 2009!! A la base je l'ai acheté pour la St Valentin de ma krokette. Mais trop curieuse, je l'ai lu dans les jours qui ont suivis et terminer en 3 jours.

Bref résumé :
France. De nos jours. Braquage d’une poste en banlieue sud de Paris. Efficace. Millimétré. C’est le dernier larcin commis par le narrateur et sa compagne, Karen, fugitifs échappés d’un « centre de regroupement » où sont parqués les porteurs d’un « neurovirus génétique », le syndrome de Shiron-Aldiss, qui leur permet des « états augmentés » considérés comme psychogènes par les autorités. D’où un marquage spécial de ces citoyens. Dans le même temps, dans la station Mir en déroute, trois cosmonautes sont en perdition avec à bord un passager inattendu, Albert Ayler, fantôme d’un saxophoniste mort en 1970. A l’autre bout de la chaîne, Karen et le narrateur sont les seuls témoins de cette mystérieuse apparition qu’ils partagent même au cours de crises auto-stimulées provoquée par le neurovirus. Ayler explique à Karen qu’il est un ange en pénitence dans les limbes, qui trouvera sa rédemption grâce au sauvetage de la station Mir. La fuite des héros continue : Maroc, Afrique Noire, Abidjan. Cette nouvelle alliance agit dans les deux sens : grâce à Ayler, Karen se retrouve dotée de pouvoirs surnaturels. En échange de ses dons, elle accepte le sacrifice à venir…

Comme le fantôme d'un jazzman dans la station Mir en déroute est en fait une nouvelle qu'il avait écrite avant 2001 pour figurer dans un recueil de nouvelles. Or celui-ci n'a jamais vu le jour et Maurice G. Dantec n'avait d'ailleurs pas fini d'écrire sa nouvelle. Ce n'est que récemment qu'il l'a reprise et complétée, à l'initiative en effet de son éditeur. Voir le site E-Déo .
Dantec renoue (enfin!) avec la veine romanesque, et nous plonge dans une cavale angoissante au rythme d'une musique de jazz... Mélangeant métaphysique, polar et science-fiction, il bascule perpétuellement entre le réel et l'imaginaire et réussit une fois de plus à créer de vrais héros de fiction (comme on les aime, avec leur grande gueule, leurs bagarres sanglantes et leur cœur tendre). Malheureusement, j'ai trouvé l'intrigue un peu courte : alors que le début est palpitant, on ne comprend pas trop pourquoi au milieu du roman nos évadés justiciers ("qui volent l'état qui essayait de leur voler leurs vies"...) se retrouvent à communiquer avec un jazzman perdu sur une station spatiale... J'ai un peu eu la sensation que Dantec a fait se croiser deux histoires sans en approfondir aucune. La chute aussi m'a un peu déçue, elle n'apporte aucune explication à tout ce qu'il a mis en place.
”12 ans plus tard” Maurice tombe sur son vieux manuscrit. “David Kersan le lut, et parvint à me convaincre que sa publication pourrait ne pas être inutile.” Bel euphémisme… Dantec laisse filer sa plume (ses doigts sur le clavier) et l’histoire est terminée. Il faut croire que le romancier ne devait pas avoir beaucoup de temps. Le début du livre (les 150 premières pages peut-être) est cohérent : l’auteur prend le temps de camper son action, déroule une à une les étapes de l’intrigue, esquisse même une critique sociale (au niveau de l’enfermement, de la prise en charge des maladies psychiatriques, etc). Puis après moultes bagarres, le thriller crève, avorte : l’intrigue est dénouée en quatre pages, en aussi peu de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Voir le blog de The Dude .

Félicitations pour le titre tout de même, que je trouve très poétique !

J'attends vos avis.

mardi, 26 août 2008

Babylon AD

babylon AD

"Toorop est un mercenaire solitaire qui vit en Nouvelle-Serbie. Cynique et froid, il ne se laisse pas approcher facilement. Un jour, il est contacté par Gorsky, le surpuissant chef d’une mafia locale. On lui confie une mission qu’il ne peut refuser. Escorter Aurora, une jeune fille, des confins de l’Europe de l’Est jusqu’à New York. Ce qui justifie ce long et dangereux voyage, Toorop ne veut pas le savoir. Il est donc mené dans le couvent où se trouve Aurora. Là, il fait la connaissance de Sœur Rebecca, qui a juré de ne jamais s’éloigner d’Aurora. Tous les trois, ils se mettent en route pour la ville la plus proche où ils espèrent monter dans un train qui leur fera traverser l’ancienne URSS. Rapidement, Aurora qui découvre le monde pour la première fois montre un comportement étrange…"
Voici le résumé du film que je suis allée voir avec mon chéri mercredi 20 août 2008. J'attendais sa sortie avec impatience mais quelle ne fût pas ma déception.

La dernière réalisation de Mathieu Kassovitz, on en avait entendu parlé à la fois en bien et en mal. Supposé être inadaptable au cinéma, le roman d'anticipation Babylon Babies, de Maurice G. Dantec s’avérait être difficile et complexe avant même le premier clap. Pourtant, Kassovitz prend le risque de s’y atteler, un projet mûrement réfléchit puisqu’il y travaille depuis plusieurs années. Tournage difficile, différents artistiques avec Vin Diesel, Kassovitz en a bavé mais en est parvenu jusqu’au bout ! Bien sur, Babylon A. D. n’est pas non plus parfait, on regrettera notamment la facilité avec laquelle il s’est lancé dans ses folles scènes d’actions (trop nombreuses, rapides et trop bancales pour que l’on puisse y distinguer quoi que se soit). Quand au choix des acteurs, si le mercenaire et Aurora (Vin Diesel & Mélanie Thierry) sont bien choisis, on s’étonnera de voir à leur côtés : Gérard Depardieu, Charlotte Rampling & Lambert Wilson. Une adaptation complexe et acceptable, pour tout ceux qui n’auront pas lu le roman.Sur le papier, ce film devait être un évènement : Un long métrage réalisée par M. Kassovitz, un film français avec effets spéciaux et se passant dans le futur, un film d'action. Tout était réuni pour faire un bon film... Mais voilà : On en sort avec un goût d'inachevé. Le rythme est lent, Vin Diesel est loin d'être convaincant et les scènes de combats sont beaucoup trop brouillonne. Et ne parlons pas de la fin (qui aurait pû être grandiose... mais non). Il y a quand même de bonne vue au niveau des paysages, une musique cohérente, des effets spéciaux réussi . En tous cas c'était osé et c'est bien de l'avoir tenté...

Pour résumé ma pensée générale, je dirai que c'est un film confus. Le scénario d'abord, un peu abstrait au début et dont on nous révèle finalement pas grand-chose ; la réalisation ensuite : les scènes d'action sont quasiment illisibles à cause d'un abus d'effets "caméra à l'épaule", et il y a beaucoup beaucoup trop de gros plans sur les visages des personnages lors des scènes de dialogues, ce qui donne un rendu assez étrange. Le dernier point qui m'a dérangé, c'est Vin Diesel et son adaptation en VF. Certains ont fait des remarques sur son doublage (pour info, Vin Diesel est doublé par le rappeur Doudou Masta), et je dirai que la voix va très bien avec le personnage , mais pas avec le jeu de Vin Diesel. Donc c'est sûrement un défaut qui ne se ressent pas en VO, mais en VF, ça donne une espèce de fausseté au jeu de Diesel qui est assez dérangeante. Le seul élément réussi du film est le rendu du futur dans lequel se situe l'action du film, tout en clivage entre une société quasi-sauvage dans les pays pauvres et un luxe de modernité dans les plus riches. Au final, Babylon A.D. est un film bancal. Dommage j'avais adoré le livre.